11 novembre: souviens-toi!
Souvins-tè ben, gamin ! N’oublie point !
A Verdun,
Français et Germains,
On était tous cousins !
On s’foutait sur la goule
A cause de chefs maboules !
A tè, l’queniau,
J’te l’dis :
C’était point beau :
Souvins t’en ben !
On aurait tertous été mieux à la tole !
Sous l’bourguignon,
On pensait aux moissons…
Quand on becquetait des clarinettes,
Pas besoin d’baïonnette…
On rêvait d’un plat d’colle !
Les loin du ciel, les fil de fer
Souffraient l’enfer !
Les ceuss qu’avaient pris la pipe
Attendaient la valise diplomatique !...
Et pourtant,
Mon enfant,
Tous les combattants,
Des cousins d’hier,
Des frères de demain ,
Etaient des humains !
As-tu vu le mur de Berlin ?
Le mur de Berlin
Qui séparait des mères, des frangins
A été abattu,
L’as-tu vu ?
Mais tu sais ben, gamin,
Qu’dans l’mond’
A' nuit, d’autres murs immondes
Abondent !
D’aut’ chefs , maboules,
Ont cor’ perdu la boule !
D’aut’murs,
Ailleurs,
Apportent cor’ l’malheur !
Dis-moè, mon queniau :
Un monde en paix,
Ca s’rait-y point beau ?
N’oublie pas, mon enfant,
Quand tu seras grand :
Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit :
le combat continue !
Il continue pour que tes enfants,
Mon enfant,
Vivent dans un monde tolérant,
Un monde pacifique,
d'où seraient éradiqués
Les chauvinismes,
Les nationalismes,
Les racismes,
Créateurs de fascisme!
Il continue pour que toi, mon enfant,
Tes enfants et les enfants de tes enfants,
Et tous des descendants
Vivent debout!
et dans une nature saine !