Elèves: le bizutage.
Après les profs, les élèves…Bizutage…
Qu’est-ce qu’un bizut ?
« C’est la dix-millionième partie du quart du téton gauche d’une puce mâle inclinée à 45 degrés sur la queue d’un ancien … » j’ai oublié la suite…
« Aux castors, mes chers frères,
A leur santé buvons un verre,
Tout en chantant ce gai refrain :
Vive les femmes, l’amour et le bon vin !... »
Ce sont des extraits…je n’ai pas tout retenu ! c’était dans la première moitié des années 50
Le bizutage était organisé essentiellement par les classes « prépa »… C’était surtout une affaire d’internes… Chaque bizut devait posséder un petit carnet dans lequel il devait copier (et apprendre) des définitions, des chansons etc. Nous avions un langage propre à notre « Lycée National Moderne et Technique ».Un lycée qui accueillait de la 6ème aux classes prépa, dans deux directions : moderne et technique…J’étais en moderne, ce qui m’offrait, en 1ère, 3 voies : philo, économie et social, maths…
Quelques mots retenus de cette époque : « tus à chatz ! » ( attention, voilà le surgé !)… Il fallait s’attendre à des coups de pieds au cul ! Je l’ai revu, ce surveillant général, et ce fut, pendant des années, un échange de grands sourires: on évoquait cette ambiance…Quand j’y repense, je me dis que c’était si simple !
Le bizutage avait généralement un côté bon enfant, voire amusant. C’était des lits défaits, des attaques au polochon…
Il y avait parfois des dérapages : un jeune hissé sur une armoire que des anciens penchaient d’un côté puis de l’autre, parfois à la limite de la chute : le bizut devait chanter, sans s’arrêter !
Ou bien encore, le matériel masculin du jeune était passé au cirage noir…
Tant que j’ai été interne (en cinquième), je n’ai pas eu de problèmes. Ah ! si : j’étais souvent collé…pour des faits de chahut, le soir, au dortoir…
Mais en dehors des écarts, ce que j’ai retenu surtout, c’est la gentillesse des bizuteurs le samedi et le dimanche : ils me traitaient comme leur égal lors des repas en particulier, et la discipline, la courtoisie, régnaient autour de la table. Pas de bousculade, comme la semaine, où, entre copains, il fallait se battre pour avoir sa part !
Alain Barrière était de la promo des castors…